4-Fluorométhylphénidate : Intoxication mortelle impliquant une nouvelle substance psychoactive non signalée auparavant aux USA

Le (±)-thréo-4-fluorométhylphénidate (4F-MPH) est un analogue fluoré du méthylphénidate, un médicament stimulant du système nerveux central délivré sur ordonnance. Cette nouvelle substance psychoactive a été détectée pour la première fois dans des attirails de drogue au laboratoire de toxicologie du service des médecins légistes du comté de Miami-Dade en 2016, mais n’a pas été détectée dans un échantillon biologique avant 2018. La littérature disponible sur le 4F-MPH est limitée, la littérature prédominante étant publiée en Europe, et aucune toxicité connue n’a été signalée aux États-Unis. Les spécimens post-mortem ont été passés au crible en utilisant à la fois la spectrométrie de masse par chromatographie gazeuse et la spectrométrie de masse par chromatographie liquide à piège à ions (LC-Ion Trap-MSn). En outre, une méthode validée pour la quantification du 4F-MPH a été mise au point à l’aide de la spectrométrie de masse en tandem par chromatographie liquide (LC-MS-MS), avec une plage linéaire de 0,01-0,500 mg/L et des critères de validation acceptables, notamment la précision, le biais, le report, la linéarité et les interférences endogènes/exogènes. Outre la détection de la 4F-MPH, la 3-méthoxy-PCP, l’amphétamine, la méthamphétamine, la 6-monoacétylmorphine, la morphine, la codéine et le tétrahydrocannabinol ont également été identifiés chez le défunt. Une seule source de sang a été prélevée (veine fémorale) et quantifiée dans tous les tubes de sang utilisés pour le prélèvement, les concentrations variant de 0,012 à 0,05 mg/L. Les autres échantillons disponibles pour le dépistage comprenaient le contenu gastrique et l’urine. Un pic supplémentaire ayant les mêmes ions ciblés et les mêmes transitions que la 4F-MPH a été identifié à la fois dans la procédure de dépistage LC-Ion Trap-MSn et dans la procédure quantitative LC-MS-MS. Ce pic suggère la présence d’un isomère structurel, peut-être le (±)-érythro-4-fluorométhylphénidate, qui ne peut être confirmé en raison de l’absence de matériau de référence certifié. Ce rapport de cas présente la première fois que la 4F-MPH a été détectée chez un défunt, ainsi que la première fois que la 4F-MPH a été répertoriée dans la cause officielle du décès d’un défunt en Floride.