Anatole France

France a commencé sa carrière littéraire comme poète et journaliste. En 1869, Le Parnasse Contemporain publie un de ses poèmes, « La Part de Madeleine ». En 1875, il fait partie du comité chargé de la troisième compilation du Parnasse Contemporain. En tant que journaliste, à partir de 1867, il écrit de nombreux articles et notices. Il se fait connaître avec le roman Le Crime de Sylvestre Bonnard (1881). Son protagoniste, le vieil érudit sceptique Sylvestre Bonnard, incarnait la personnalité même de la France. Le roman fut loué pour sa prose élégante et lui valut un prix de l’Académie française.

La maison de France, 5 villa Saïd, 1894-1924

Dans La Rôtisserie de la Reine Pedauque (1893), France ridiculise la croyance en l’occulte ; et dans Les Opinions de Jérôme Coignard (1893), France capte l’atmosphère de la fin de siècle. Il est élu à l’Académie française en 1896.

France prend part à l’affaire Dreyfus. Il a signé le manifeste d’Émile Zola soutenant Alfred Dreyfus, un officier juif de l’armée qui avait été condamné à tort pour espionnage. France a écrit sur l’affaire dans son roman de 1901 Monsieur Bergeret.

Les œuvres ultérieures de France comprennent L’Île des Pingouins (1908) qui fait une satire de la nature humaine en décrivant la transformation des pingouins en humains – après que les oiseaux aient été baptisés par erreur par l’abbé Mael, presque aveugle. Il s’agit d’une histoire satirique de la France, qui commence à l’époque médiévale, se poursuit à l’époque de l’auteur, avec une attention particulière pour l’affaire Dreyfus, et se termine par un avenir dystopique. Les dieux ont soif (1912) est un roman qui se déroule à Paris pendant la Révolution française et qui raconte l’histoire d’un fidèle de Maximilien Robespierre et de sa contribution aux événements sanglants du règne de la Terreur de 1793-94. Il s’agit d’un appel à la vigilance contre le fanatisme politique et idéologique et explore diverses autres approches philosophiques des événements de l’époque. La Révolte des Anges (1914) est souvent considéré comme le roman le plus profond et le plus ironique d’Anatole France. Largement inspiré de la conception chrétienne de la Guerre du Ciel, il raconte l’histoire d’Arcade, l’ange gardien de Maurice d’Esparvieu. S’ennuyant parce que l’évêque d’Esparvieu est sans péché, Arcade commence à lire les livres de théologie de l’évêque et devient athée. Il s’installe à Paris, rencontre une femme, tombe amoureux, perd sa virginité et perd ses ailes. Il rejoint le mouvement révolutionnaire des anges déchus et rencontre le Diable, qui réalise que s’il renverse Dieu, il deviendra comme lui. Arcade se rend compte que remplacer Dieu par un autre n’a aucun sens à moins que « en nous-mêmes et en nous seuls, nous attaquions et détruisions Ialdabaoth. » « Ialdabaoth », selon France, est le nom secret de Dieu et signifie « l’enfant qui erre ».

France c. 1921

Il reçoit le prix Nobel en 1921. Il meurt en 1924 et est enterré au cimetière communautaire de Neuilly-sur-Seine, près de Paris.

Le 31 mai 1922, l’ensemble de l’œuvre de France est mis à l’Index Librorum Prohibitorum (Index des livres interdits) de l’Église catholique. Il considérait cela comme une « distinction ». Cet Index a été aboli en 1966.