Anders Celsius

En 1730, Celsius publie la Nova Methodus distantiam solis a terra determinandi (Nouvelle méthode pour déterminer la distance de la Terre au Soleil). Ses recherches portent également sur l’étude des phénomènes auroraux, qu’il mène avec son assistant Olof Hiorter, et il est le premier à suggérer un lien entre les aurores boréales et les variations du champ magnétique de la Terre. Il a observé les variations de l’aiguille d’une boussole et a constaté que les déviations les plus importantes correspondaient à une activité aurorale plus forte. À Nuremberg en 1733, il a publié une collection de 316 observations d’aurores boréales faites par lui-même et d’autres personnes au cours de la période 1716-1732.

Celsius voyageait fréquemment au début des années 1730, notamment en Allemagne, en Italie et en France, où il a visité la plupart des principaux observatoires européens. À Paris, il préconise la mesure d’un arc du méridien en Laponie. En 1736, il participe à l’expédition organisée à cet effet par l’Académie des sciences française, dirigée par le mathématicien français Pierre Louis Maupertuis (1698-1759) pour mesurer un degré de latitude. Le but de l’expédition était de mesurer la longueur d’un degré le long d’un méridien, près du pôle, et de comparer le résultat avec une expédition similaire au Pérou, aujourd’hui en Équateur, près de l’équateur. Ces expéditions ont confirmé la croyance d’Isaac Newton selon laquelle la forme de la terre est un ellipsoïde aplati aux pôles.

Anders Celsius vers les années 1730

En 1738, il publie le De observationibus pro figura telluris determinanda (Observations sur la détermination de la forme de la Terre). La participation de Celsius à l’expédition en Laponie lui valut en Suède beaucoup de respect de la part du gouvernement et de ses pairs, et joua un rôle clé pour susciter l’intérêt des autorités suédoises à donner les ressources nécessaires à la construction d’un nouvel observatoire moderne à Uppsala. Sa demande a été acceptée et Celsius a fondé l’Observatoire astronomique d’Uppsala en 1741. L’observatoire était équipé d’instruments achetés lors de son long voyage à l’étranger, comprenant la technologie instrumentale la plus moderne de l’époque.

Il fit des observations d’éclipses et de divers objets astronomiques et publia des catalogues de magnitudes soigneusement déterminées pour quelque 300 étoiles en utilisant son propre système photométrique (erreur moyenne=0,4 mag). Il a proposé l’échelle de température Celsius dans un article présenté à la Société royale des sciences d’Uppsala, la plus ancienne société scientifique suédoise, fondée en 1710. Son thermomètre était étalonné avec une valeur de 0 pour le point d’ébullition de l’eau et de 100 pour le point de congélation. En 1745, un an après la mort de Celsius, l’échelle fut inversée par Carl Linnaeus pour faciliter des mesures plus pratiques.

L’observatoire d’Anders Celsius, d’après une gravure contemporaine.

Celsius a effectué de nombreuses mesures géographiques pour la carte générale de Suède, et a été l’un des premiers à constater qu’une grande partie de la Scandinavie s’élève lentement au-dessus du niveau de la mer, un processus continu qui se produit depuis la fonte des glaces de la dernière période glaciaire. Cependant, il a posé à tort l’idée que l’eau s’évaporait.

En 1725, il devient secrétaire de la Société royale des sciences d’Uppsala, et occupe ce poste jusqu’à sa mort de la tuberculose en 1744. Il soutient la formation de l’Académie royale des sciences de Suède à Stockholm en 1739 par Linnaeus et cinq autres personnes, et est élu membre lors de la première réunion de cette académie. C’est en fait Celsius qui a proposé le nom de la nouvelle académie.