ANTAIOS
Mythologie grecque >> Bestiaire >> Géants >> Antaeus (Antaios)
Nom grec
.
Ανταιος
Transcription
Antaios
Epellation latine
Antaeus
Traduction
Set-Contre, Hostile
ANTAIOS (Antée) était un géant libyen qui obligeait les voyageurs de passage sur ses terres à s’affronter dans un combat de lutte. Il les écrasa tous et utilisa leurs crânes pour couvrir le temple de son père Poséidon.
Antaïos était un fils de Gaia de la Terre, et c’est d’elle qu’il tirait sa force invincible. Quand Héraklès le rencontra sur le ring, Athéna lui conseilla de soulever le géant de la terre lors du combat. Il le fit, et affaiblissant le monstre fut capable de lui écraser les côtes et de le tuer.
Le mot grec antaios qui se cache derrière son nom signifie « opposé » ou « hostile ».
FAMILLE D’ANTAEUS
PARENTS
POSEIDON & GAIA (Apollodoros 2.115)
GAIA (Philostrate Ancien 2.21, Hyginus Fabulae 31)
PARENTS
Une FILLE (Pindare Pythien 9 str5)
ENCYCLOPEDIA
ANTAEUS (Antaios). 1. Fils de Poséidon et de Ge, puissant géant et lutteur en Libye, dont la force était invincible tant qu’il restait en contact avec sa mère la terre. Les étrangers qui venaient dans son pays étaient obligés de lutter avec lui ; les vaincus étaient tués, et de leurs crânes il construisait une maison à Poséidon. Héraclès découvrit la source de sa force, le souleva de terre et l’écrasa dans les airs. (Apollod. ii. 5. § 11 ; Hygin. Fab. 31 ; Diod. iv. 17 ; Pind. Isthm. iv. 87, &c. ; Lucan, Pharsal. iv. 590, &c. ; Juven. iii. 89 ; Ov. Ib. 397.) Le tombeau d’Antée (Antaei collis), qui formait une colline modérée en forme d’homme étendu de tout son long, a été montré près de la ville de Tingis en Maurétanie jusqu’à une époque tardive (Strab. xvii. p. 829 ; P. Mela, iii 10. § 35, &c.), et l’on croyait que chaque fois qu’une partie de la terre qui le recouvrait était enlevée, il pleuvait jusqu’à ce que le trou soit à nouveau rempli. Sertorius aurait ouvert la tombe, mais quand il trouva le squelette de soixante coudées de long, il fut frappé d’horreur et le fit recouvrir immédiatement. (Strab. l. c. ; Plut. Sertor. 9.)
2. Un roi d’Irasa, une ville dans le territoire de Cyrène, qui a été parfois identifié par les anciens avec le géant Antée. Il avait une fille Alceis ou Barce, qu’il promit à celui qui remporterait la victoire dans la course à pied. Le prix fut remporté par Alexidamus. (Pind. Pyti. ix. 183, &c., avec le Schol.)
Source : Dictionnaire de la biographie et de la mythologie grecques et romaines.
Citations de la littérature classique
Pindare, Ode pythique 9 str5 – ep5 :
« Le conte, comment pour une mariée libyenne ils ont chevauché à la ville d’Irasa, pour chercher la main de la fille glorieuse d’Antaios (Antée), fille de la belle chevelure. Plus d’un chef d’hommes galant de sa propre parenté, et plus d’un étranger la cherchait pour être sa mariée, car en effet sa beauté était merveilleuse à voir.
Et beaucoup ils désiraient cueillir le fruit mûr de la vision juste de la Jeunesse, couronnée d’or. Mais, prévoyant pour son enfant un mariage encore plus glorieux, son père se souvint de l’histoire selon laquelle Danaüs, il y a longtemps, avait obtenu à Argos pour huit et quarante filles, avant le midi du jour, le plus rapide des mariages. En effet, il plaça toute la compagnie réunie à l’arrivée de l’hippodrome, et proclama que tous les héros qui étaient venus pour être les prétendants de sa fille, devaient décider par l’épreuve de leur vitesse de marche, quelle jeune fille pour chacun d’eux serait sa fiancée.
Aussi le roi de Libye, à un fiancé ainsi choisi offrit la main de sa fille. Et à la ligne, il la plaça, parée de tous ses beaux atours, pour être le but et le prix final ; et il déclara à tous : » L’homme qui, le premier, en tête du peloton, touchera les robes de la jeune fille, la prendra pour épouse « . Alors, le long du parcours, le plus rapide de tous, Alexidamos, courut vers son prix, la noble jeune fille, et à travers les rangs des cavaliers nomades la conduisit par la main. »
Plato, Lois 796a (trad. Lamb) (philosophe grec C4e av. J.-C.) :
« Les artifices introduits par Antaios (Antée) ou Kerkyon (Cercyon) dans l’art de la lutte pour le plaisir d’une gloire vide. »
Plato, Théétète 169b :
« Théétète (Theaetetus) : Tu me sembles jouer plutôt le rôle d’Antaios (Antaeus) ; car tu ne laisses partir personne qui t’approche avant de l’avoir obligé à se déshabiller et à lutter avec toi dans la dispute.
Sokrates (Socrates) : Ta comparaison avec …. Antaios dépeint admirablement ma plainte ; seulement, je suis un combattant plus obstiné qu’eux ; car plus d’un Héraklès (Héraclès)… des hommes forts en paroles, sont tombés sur moi et m’ont molesté puissamment. »
Pseudo-Apollodore, Bibliotheca 2. 115 (trad. Aldrich) (mythographe grec C2e ap. J.-C.) :
« Il procéda à travers la Libye, qui était gouvernée par le fils de Poséidon, Antaios (Antée), qui forçait les étrangers à lutter et les tuait ensuite. Lorsque Héraklès fut contraint, il saisit Antaios dans ses bras, le souleva dans les airs, l’affaiblit et le tua. Car il se trouve qu’Antaios était plus fort quand ses pieds étaient sur le sol, c’est pourquoi certains ont dit qu’il était un fils de Ge (Gaea, la Terre). »
Quintus Smyrnaeus, Fall of Troy 4. 436 ff (trans. Way) (épopée grecque C4e A.D.) :
« Dès lors, une barre de fer massive et longue de la main rapide, beaucoup essayèrent de la lancer ; mais pas un Argive ne put prévaloir pour lancer cette masse pesante. Aias seul la fit jaillir de sa main puissante… et tous s’émerveillèrent de voir à quelle distance s’envolait de sa main l’airain que deux hommes à peine avaient soulevé du sol en s’efforçant de le faire. Même la puissance d’Antaios (Antée) avait l’habitude de le lancer, avant que les mains puissantes d’Héraklès ne le maîtrisent. Ceci, avec beaucoup de butin à côté, Héraklès l’a pris, et l’a gardé pour faire un sport pour sa main invincible ; mais plus tard, il l’a donné au vaillant Pélée, qui avec lui avait frappé le burg d’Ilios à la tour juste renommée ; et il à Akhilleus (Achille) l’a donné. »
Quintus Smyrnaeus, Chute de Troie 6. 286 :
» C’est là que se forgea la force vaillante d’Antaios (Antée), qui le défia à la lutte ; lui, dans ces bras tendus élevés au-dessus de la terre, fut écrasé à mort. »
Diodore Sicule, Bibliothèque d’histoire 4. 17. 4 (trad. Oldfather) (historien grec C1 avant J.-C.) :
« Partant donc de Krete (Crète), Héraklès fit escale en Libye, et commença par provoquer en combat Antaios (Antée), dont la renommée était répandue à cause de sa force de corps et de son habileté à la lutte, et parce qu’il avait l’habitude de mettre à mort tous les étrangers qu’il avait vaincus à la lutte, et c’est en le combattant qu’Héraklès tua le géant. »
Plutarque, Vie de Thésée 11. 1 (trad. Perrin) (historien grec C1 à C2 de notre ère) :
« Héraklès. Ce héros punit ceux qui lui faisaient violence de la manière dont ils avaient comploté de le servir ; c’est pourquoi il sacrifia Bousiris (Busiris), lutta à mort Antaios (Antée), tua Kyknos (Cycnus) en combat singulier, et tua Termeros (Termerus) en lui fracassant le crâne. »
Philostrate l’Ancien, Imagines 2. 21 (trans. Fairbanks) (rhétoricien grec C3ème A.D.) :
» Antaios (Antaeus). Du sable fin, comme celui qu’on trouve dans les célèbres lieux de lutte, dur par une fontaine d’huile, deux athlètes, dont l’un se lie les oreilles et l’autre enlève une peau de lion de son épaule, des monticules funéraires et des monuments et des lettres incisées – c’est la Libye, et Antaios que Ge (Gaea, la Terre) a enfanté pour faire du mal aux étrangers en pratiquant, je le pense, un style de lutte pirate. Au géant qui a entrepris ces combats et enterré ceux qu’il a tués sur le terrain de lutte lui-même, comme vous le voyez, le tableau apporte Héraklès ; il a déjà obtenu les pommes d’or ici montrées et a gagné la renommée pour son exploit parmi les Hespérides…. Sans même fléchir le genou, comme on dit, il s’avance à la rencontre d’Antaios, tout en respirant lourdement de son voyage ; ses yeux sont fixés sur un but, comme s’ils contemplaient le combat ; et il a mis un frein à sa colère pour qu’elle ne l’emporte pas au-delà des limites de la prudence. Mais Antaios, dédaigneux et gonflé d’orgueil, semble dire à Héraclès : » Vous êtes des enfants de misérables « , ou quelque chose de semblable, confirmant son propre courage par son insolence.
Si Héraklès s’était adonné à la lutte, ses caractéristiques naturelles n’auraient pas été différentes de celles représentées dans le tableau ; car il est représenté comme fort, et, en ce que son corps est si symétriquement développé, comme abondamment doué d’adresse ; il pourrait même être un géant et d’une stature surpassant celle de l’homme. Il a le sang rouge, et ses veines semblent être en travail, comme si une passion s’y était glissée. Quant à Antaios, je pense que tu dois avoir peur de lui, mon garçon ; car il ressemble à une bête sauvage, étant presque aussi large que grand, et son cou est attaché aux épaules de telle manière que la plus grande partie de celles-ci appartient au cou, et le bras est aussi grand autour que les épaules. Sa poitrine et son ventre « travaillés au marteau » et le fait que sa jambe inférieure n’est pas droite, mais disgracieuse, font d’Antaios un homme fort, certes, mais musclé et peu habile. De plus, Antaios est noir, teinté par l’exposition au soleil. Telles sont les qualifications des deux pour le combat de lutte.
Vous les voyez engagés dans la lutte, ou plutôt à la conclusion de leur combat, et Héraklès au moment de la victoire. Mais il couche son adversaire à une certaine distance au-dessus de la terre, car Ge (la Terre) aidait Antaios dans la lutte en se cambrant et en le soulevant de nouveau sur ses pieds chaque fois qu’il était poussé vers le bas. Héraklès, qui ne savait pas comment s’y prendre avec la Ge (Terre), a attrapé Antaios par le milieu, juste au-dessus de la taille, là où se trouvent les côtes, et l’a redressé sur sa cuisse, tout en maintenant ses bras autour de lui ; puis, pressant son propre avant-bras contre le creux de l’estomac d’Antaios, maintenant flasque et haletant, il lui a coupé le souffle et l’a tué en enfonçant les pointes de ses côtes dans son foie. Vous voyez sans doute Antaios gémir et regarder vers Ge (la Terre), qui ne l’aide pas, alors qu’Héraklès est fort et sourit de son exploit. Ne regardez pas négligemment le sommet de la montagne, mais supposez que les dieux ont là un endroit d’où ils peuvent voir le concours ; car, observez, un nuage d’or est peint, qui leur sert, je le suppose, de dais ; et voici Hermès qui vient visiter Héraklès et le couronner parce qu’il trouve qu’Héraklès joue si bien son rôle dans le combat de lutte. »
Philostrate l’Ancien, Imagines 2. 22 :
» Alors qu’Héraklès est endormi en Libye après avoir vaincu Antaios (Antée), les Pygmaioi (Pygmées) se lancent à sa poursuite avec l’intention avouée de venger Antaios ; car ils prétendent être des frères d’Antaios, des compagnons pleins d’entrain, pas des athlètes, en effet, ni ses égaux à la lutte, mais nés sur terre (gêgenes) et assez forts d’ailleurs, et quand ils sortent de la terre, le sable déferle en vagues… …. Les voilà qui s’avancent vers Héraclès et entreprennent de le tuer pendant son sommeil… Pendant ce temps, il dort sur le sable mou, car la fatigue s’est emparée de lui pendant la lutte ; et, rempli de sommeil, la bouche ouverte, il respire à pleins poumons dans sa poitrine… … Antaios est également couché là, mais alors que l’art peint Héraklès comme vivant et chaleureux, il représente Antaios comme mort et flétri et l’abandonne à Ge (Gaea, la Terre). »
Ovide, Héroïdes 9. 67 et suivants (trad. Showerman) (poésie romaine C1st B.C. à C1st A.D.) :
» ‘Antée arrachait du cou dur les bandes du turban, de peur qu’il n’éprouve de la honte d’avoir succombé à un ennemi peu viril.
Propriété, Elégies 3. 22 (trad. Goold) (élégie romaine du 1er siècle avant J.-C.) :
» Les marques dans la poussière où Hercule et Antée ont lutté. «
Pliny l’Ancien, Histoire naturelle 5. 3 (trad. Rackham) (Encyclopédie romaine C1 de notre ère) :
» sur lequel les plus merveilleuses légendes sont racontées par les anciens écrivains : c’était l’emplacement du palais d’Antée et la scène de son combat avec Hercule, et ici se trouvaient les jardins des Hespérides. »
Statius, Thébaïde 6. 894 ff (trad. Mozley) (épopée romaine C1st A.D.) :
« Hercule tenait fermement dans ses bras le Libyen né sur terre en sueur, lorsqu’il trouva la ruse et l’enleva sur les hauteurs, et ne lui laissa aucun espoir de tomber, ni ne souffrit qu’il touche même avec l’extrémité de son pied sa mère la terre. »
ARTISTE GREC ANCIEN
L2.2 Héraclès luttant contre Antée
Peinture de vase à figure noire athénienne C6e av.C.
L2.3 Héraclès luttant contre Antée
Vase peint athénien à figure rouge C5ème B.J.-C.
L2.1 Héraclès luttant contre Antée
Vase à figure rouge athénienne Peintures C6e avant J.-C.
SOURCES
GREC
ROME
BIBLIOGRAPHIE
Bibliographie complète des traductions citées sur cette page.