Antipape Jean XXIII

Entre 1378 et 1417, le Grand Schisme d’Occident s’est produit au sein de l’Eglise. Il avait été précédé par la période connue sous le nom d’Exil d’Avignon (1305 – 1378), au cours de laquelle une série de papes français avaient délocalisé la papauté en France. Cela était possible en raison d’un climat politique instable à Rome et d’une majorité française parmi les cardinaux, dont beaucoup avaient été créés par Clément V (1305 – 1314), connu pour être l’un des papes les moins visionnaires de l’histoire. Beaucoup pensaient que l’Église ne survivrait pas si la papauté ne revenait pas à Rome. Là, son héritage comprenait la sépulture non seulement des saints Pierre et Paul, mais aussi de nombreux autres apôtres et martyrs de l’Église primitive.

Grégoire XI (1370 – 1378) a senti l’importance de ramener la papauté à Rome. Pour cette raison et malgré les myriades de protestations de sa famille, Grégoire XI est effectivement revenu à Rome au milieu de la violence et des bouleversements si explosifs qu’il s’est retiré à Agnani où il est mort alors qu’une conférence de paix se tenait à Sarpana.

Le grand héritage de Grégoire a été de restaurer la papauté à Rome. A la fin de sa vie, il était rempli du pressentiment qu’un Grand Schisme suivrait sa mort. Grégoire avait raison.

Le Grand Schisme d’Occident s’est produit entre 1378 et 1417. A la mort de Grégoire XI, le pape Urbain VI devint le premier pape italien à être élu depuis soixante-quinze ans. Cependant, le conclave qui l’avait élu se retira à Agnani, déclara qu’il avait été intimidé par la foule italienne et annonça qu’il avait élu un second pape, Clément VII, pour le remplacer. Ainsi commence le schisme qui durera jusqu’en 1417. La tentative d’annuler l’élection d’Urbain VI et de le remplacer par Clément VII conduit à l’élection de papes rivaux par le même conclave. Il en résulte une lignée de papes à Rome et une autre à Avignon. Il est important de noter que l’Église considère les papes d’Avignon comme des antipapes, c’est-à-dire des papes qui ont revendiqué la fonction sans en avoir le droit légitime. Un antipape n’est pas, comme on le pense parfois, un antéchrist. Il s’agit simplement d’un prétendant au trône de saint Pierre élu illégalement.

En 1409, un concile à Pise tente de mettre fin au schisme mais crée encore plus de ravages en rejetant les revendications avignonnaises et romaines à la papauté et en élisant un troisième pape, Alexandre V. Grégoire XII était le prétendant romain ; Benoît XIII était le pape d’Avignon qui fut plus tard considéré comme un antipape.

En 1408, le cardinal Cossa (qui n’était toujours pas ordonné) était l’un des cardinaux qui avaient rompu avec Grégoire XII et rejoint un groupe auparavant fidèle à Benoît XIII. Ensemble, ils ont organisé l’élection du pape Alexandre V. Pendant le court règne d’Alexandre, Cossa a exercé la plus grande influence sur lui. Lorsqu’il meurt soudainement – et certaines sources affirment que Cossa l’a empoisonné – le parti pisan des cardinaux choisit à l’unanimité Cossa comme successeur.

À ce moment-là, il est ordonné prêtre et devient l’antipape, Jean XXIII. Jean avait des forces armées à sa disposition et le soutien du monarque régnant de France, Louis II d’Anjou. Malgré les trois prétendants, Jean XXIII est celui qui a le plus d’influence et le plus de soutien. Il réussit à se réinstaller à Rome où il convoque un concile en 1412, qui est peu fréquenté. Il s’ensuivit de nombreuses joutes politiques pour obtenir le soutien de divers royaumes dont Naples, les royaumes allemands et la France.

En 1414, un concile fut convoqué à Constance dans le but exprès de mettre fin aux divisions complexes. Le concile plaida pour une abdication des trois prétendants. Grégoire XII a démissionné. Le roi d’Allemagne, Sigismond, tente de persuader Benoît de démissionner, mais il refuse. Il refuse toujours en 1417 lorsque le concile le déclare à nouveau déchu. Benoît reste défiant jusqu’à sa mort en 1423. Jean XXIII s’enfuit et se réfugie à Fribourg. Il espérait perturber le concile. Au lieu de cela, l’assemblée proclame sa supériorité sur la papauté. Elle le ramène comme prisonnier, le juge pour simonie, parjure et faute grave et, à sa douzième session, le dépose. Il finit par renoncer à tout droit à la papauté. Il est maintenu en détention en Allemagne. En 1419, il racheta sa liberté avec des fonds fournis par les Médicis.

À cette époque, Martin V avait été légalement élu. Jean XXIII (cardinal Cossa) fit sa soumission à Martin qui, à son tour, le nomma cardinal-évêque de Tusculum (Frascati). En quelques mois, il était mort.

Les Médicis lui ont érigé un magnifique tombeau situé dans le baptistère de Florence qui comprenait même l’insigne papal.

Un artefact de ses années d’antipape est à venir.