Auguste Piccard
Piccard et son frère jumeau Jean Felix Piccard sont nés à Bâle, en Suisse, le 28 janvier 1884.
Montrant un intérêt intense pour les sciences dès son enfance, il fréquente l’École polytechnique fédérale (EPF) de Zurich, et devient professeur de physique à Bruxelles à l’Université libre de Bruxelles en 1922, l’année même de la naissance de son fils Jacques Piccard. Il est membre du Congrès Solvay de 1922, 1924, 1927, 1930 et 1933.
En 1930, un intérêt pour la montgolfière, et une curiosité pour la haute atmosphère l’amènent à concevoir une nacelle sphérique en aluminium pressurisée qui permettrait de monter à une grande altitude sans nécessiter de combinaison pressurisée. Soutenu par le Fonds National de la Recherche Scientifique (FNRS) belge, Piccard a construit sa nacelle.
Une motivation importante de ses recherches dans la haute atmosphère était les mesures du rayonnement cosmique, qui étaient censées fournir des preuves expérimentales des théories d’Albert Einstein, que Piccard connaissait grâce aux conférences Solvay et qui était un ancien camarade de l’ETH.
Popular Science, août, 1931
Le 27 mai 1931, Auguste Piccard et Paul Kipfer ont décollé d’Augsbourg, en Allemagne, et ont atteint une altitude record de 15 781 m (51 775 ft) (9,8 miles). (Pendant ce vol, ils sont devenus les premiers êtres humains à pénétrer dans la stratosphère et ont pu recueillir des données importantes sur la haute atmosphère, ainsi que mesurer les rayons cosmiques. Piccard et Kipfer sont largement considérés comme les premières personnes à avoir observé visuellement la courbure de la terre.
Le 18 août 1932, lancés de Dübendorf, en Suisse, Piccard et Max Cosyns effectuent une deuxième ascension record à 16 201 m (53 153 ft). (Dossier FAI numéro 6590) Il a finalement effectué un total de vingt-sept vols en ballon, établissant un record final de 23 000 m (75 459 ft).
Au milieu des années 1930, les intérêts de Piccard ont changé lorsqu’il a réalisé qu’une modification du cockpit de son ballon à haute altitude permettrait de descendre dans les profondeurs de l’océan. En 1937, il a conçu le bathyscaphe, une petite nacelle en acier construite pour résister à une forte pression externe. La construction commence, mais est interrompue par le début de la Seconde Guerre mondiale. Reprenant le travail en 1945, il acheva le cockpit en forme de bulle qui maintenait une pression d’air normale pour une personne à l’intérieur de la capsule, même si la pression de l’eau à l’extérieur augmentait à plus de 46 MPa (6 700 psi). Au-dessus de la lourde capsule en acier, un grand réservoir de flottaison a été fixé et rempli d’un liquide de faible densité pour la flottabilité. Les liquides sont relativement incompressibles et peuvent fournir une flottabilité qui ne change pas lorsque la pression augmente. C’est ainsi que l’énorme réservoir a été rempli d’essence, non pas comme carburant, mais comme moyen de flottaison. Pour faire couler l’engin désormais flottant, des tonnes de fer ont été attachées au flotteur avec un mécanisme de libération pour permettre de refaire surface. Cet engin a été baptisé FNRS-2 et a effectué un certain nombre de plongées sans équipage en 1948 avant d’être confié à la Marine française en 1950. Là, il a été redessiné et, en 1954, il a descendu un homme en toute sécurité à 4 176 m (13 701 ft).
Piccard et son fils, Jacques, construisent un deuxième bathyscaphe et ensemble, ils plongent à une profondeur record de 3 150 m (10 335 ft) en 1953.
Auguste Piccard est décédé le 24 mars 1962 d’une crise cardiaque à son domicile de Lausanne, en Suisse ; il avait 78 ans.