Autocracies of the World Dataset

La reconnaissance des tendances historiques et contemporaines du régime autocratique peut être fondamentale pour aborder la recherche et la politique futures. Au lieu de traiter tous les gouvernements comme démocratiques ou autocratiques, des études récentes en politique comparée et en relations internationales ont reconnu l’importance d’ouvrir la « boîte noire » du régime autocratique pour mieux comprendre les comportements variables – tels que la protection des droits de l’homme, le recours à la répression, la propension à la guerre et le commerce – dans ces pays.

Les décideurs politiques et le grand public ont également trouvé un intérêt dans la compréhension de la dynamique de la gouvernance autocratique, en particulier compte tenu des événements récents au Moyen-Orient. Les efforts pour étudier cela de manière quantitative et à grande échelle nécessitent la création de données systématiquement codées. En outre, les experts nationaux pourraient bénéficier d’une ressource leur permettant d’établir des comparaisons générales. À cette fin, l’ensemble de données Autocracies of the World 1950-2012 (abrégé AoW) est une nouvelle initiative menée par des chercheurs de Stanford pour classer les types de régimes politiques de tous les gouvernements entre 1950 et 2012, avec un accent particulier sur les autocraties.

Proportions de régimes dans le temps.

L’ensemble de données, compilé par le professeur de sciences politiques de Stanford Beatriz Magaloni et les étudiants diplômés Jonathan Chu et Eric Min, utilise cinq classifications, dont quatre englobent les autocraties : démocratie, multipartisme, parti unique, armée et monarchie. L’ensemble de données catégorise chaque année les pays dont la population est égale ou supérieure à 500 000 habitants et comporte finalement 8 629 observations. Il s’agit de la première édition de l’AoW et elle sera étendue, mise à jour et corrigée au cours des années suivantes.

Bien que plusieurs ensembles de données aient déjà classé les gouvernements dans le monde entier, l’AoW offre plusieurs innovations qui peuvent intéresser les universitaires et les décideurs politiques. Trois d’entre elles sont soulignées ici. Premièrement, contrairement à certaines données existantes, l’AoW ne présente aucune classification hybride. De grands efforts ont été faits pour déterminer les institutions sous-jacentes qui contrôlent le pouvoir dans une année-pays donnée. Deuxièmement, la catégorie commune de « régime personnaliste » est supprimée. Théoriquement, l’AoW part du principe que le « personnalisme » (la mesure dans laquelle un régime est lié à un individu spécifique) est une caractéristique variable plutôt qu’une catégorie en soi. L’AoW inclut donc deux mesures distinctes du régime personnaliste pour toutes les autocraties : une qui mesure les contraintes sur l’exécutif, et une qui mesure la dépendance à l’égard d’un seul dirigeant exécutif. Troisièmement, l’AoW corrige de nombreuses incohérences trouvées dans les ensembles de données de classification des régimes existants, et complète de nombreux points de données manquantes. De plus amples détails sur ces ajouts, ainsi qu’une description technique complète de l’ensemble de données et de ses similitudes/différences avec les travaux existants, sont disponibles dans le codebook de l’AoW.

Une carte des régimes de l’année 1965.

Updated: Oct. 2013