Botulisme des plaies associé à l’héroïne au goudron noir chez les consommateurs de drogues injectables
Contexte : Le botulisme des plaies (WB) est une paralysie potentiellement mortelle, descendante et flasque, qui résulte de la germination de spores de Clostridium botulinum dans une plaie et de l’élaboration d’une neurotoxine. Depuis 1988, la Californie a connu une augmentation spectaculaire des BM associées à l’injection d’héroïne « black tar » (BTH), une forme sombre et goudronneuse de la drogue.
Objectif : Identifier les facteurs de risque de BM chez les utilisateurs de drogues injectables (UDI).
Conception : Étude cas-témoins basée sur des données provenant d’entretiens en personne et par téléphone.
Participants : Les patients cas (n=26) étaient des UDI qui ont développé une BM entre janvier 1994 et février 1996. Les témoins (n=110) étaient des UDI nouvellement inscrits dans des programmes de désintoxication à la méthadone dans 4 comtés.
Principaux résultats : Facteurs associés au développement de la BM.
Résultats : Parmi les 26 patients, l’âge médian était de 41,5 ans, 15 (58%) étaient des femmes, 14 (54%) étaient blancs non hispaniques, 11 (42%) étaient hispaniques et aucun n’était positif au virus de l’immunodéficience humaine. Presque tous les participants (96 % des patients et 97 % des témoins) s’injectaient de la BTH, et la dose cumulative moyenne de BTH utilisée par mois était similaire chez les patients et les témoins (27 g et 31 g, respectivement ; P=.6). Les patients étaient plus susceptibles que les témoins d’injecter des médicaments par voie sous-cutanée ou intramusculaire (92 % contre 44 %, P<.001) et ont utilisé cette voie d’administration de médicaments plus souvent par mois (moyenne, 67 contre 24, P<.001), avec une dose mensuelle cumulative de BTH plus importante (22,3 g contre 6,3 g, P<.001). Une relation dose-réponse a été observée entre la dose mensuelle cumulative de BTH injectée par voie sous-cutanée ou intramusculaire et le développement de la BM (chi2 pour la tendance linéaire, 26,5 ; P<.001). Dans le modèle de régression final, l’injection sous-cutanée ou intramusculaire de BTH était le seul comportement associé à la BM chez les UDI (rapport de cotes, 13,7 ; intervalle de confiance à 95 %, 3,0-63,0). Le risque de développement de la BM n’était pas affecté par le nettoyage de la peau, le nettoyage du matériel d’injection ou le partage des aiguilles.
Conclusions : L’injection de BTH par voie intramusculaire ou sous-cutanée est le principal facteur de risque de développement de la BM. Les médecins de l’ouest des États-Unis, où la BTH est largement utilisée, doivent être conscients du risque de survenue de la BM chez les UDI.