Des tests antigéniques rapides pour endiguer la deuxième vague de COVID-19
Le pic de cas de coronavirus confirmés par PCR a ralenti le retour à la normale après les vacances. Et les craintes d’un nouvel enfermement prennent de l’ampleur. Dans ces conditions, la commercialisation du test antigénique COVID-19 est une bonne nouvelle pour endiguer la deuxième vague. C’est d’ailleurs ce que rapportent certaines des revues médicales les plus prestigieuses, dont Nature.
La nouvelle tombe maintenant, alors que plus de 10 000 cas par jour sont signalés en Espagne. Si, jusqu’à récemment, de nombreux cas étaient jeunes et asymptomatiques, les hôpitaux sont à nouveau surchargés et les décès sont en augmentation. Les épidémies se produisent dans de nombreux endroits différents : dans les familles qui ont célébré des événements, dans les écoles et les universités, sur les lieux de travail, etc. En outre, de nombreux autres tests de diagnostic peuvent maintenant être effectués, ce qui n’était pas possible lors de la première vague de la pandémie en mars et avril.
Comment faire un test d’antigène COVID-19 ?
Les tests PCR sont peu pratiques pour le patient, coûteux (100 €), prennent au moins 24 heures pour donner des résultats, nécessitent des laboratoires spécialisés et surestiment les personnes contagieuses. Depuis quelques semaines, tous ces inconvénients peuvent être résolus grâce aux nouveaux tests de détection de l’antigène du SRAS-CoV-2.
Comme les tests rapides d’anticorps, ce sont des feuilles de plastique rectangulaires de 5 cm. Le test antigénique, en revanche, n’utilise pas d’échantillon de sang capillaire, obtenu en piquant le doigt. Au lieu de cela, on utilise un écouvillon pour recueillir l’exsudat nasopharyngé du patient – comme pour la PCR – et le résultat est disponible en moins de 30 minutes. Chaque test d’antigène coûte moins de 5 euros et se fait au chevet du patient, sans nécessiter d’instruments de laboratoire. Tous les avantages.
Plus important encore, l’apparente moindre sensibilité par rapport à la PCR est en fait un avantage, car elle permet de mieux diagnostiquer la période d’infectiosité, dont on sait maintenant qu’elle ne dépasse pas 7 à 10 jours après l’apparition des symptômes. La PCR, en revanche, peut prêter à confusion, car elle peut être positive pendant plusieurs semaines après la disparition des symptômes, lorsque le patient n’est plus contagieux. Le résultat reflète alors un « bric-à-brac génétique » ou résiduel.
Une caractéristique de l’infection par le nouveau coronavirus est que la contagiosité des personnes infectées commence 2 jours avant l’apparition des symptômes, ce qui rend l’isolement des cas et la prévention de l’infection très difficiles. On estime que près de la moitié des infections pourraient survenir pendant la phase d’incubation. Il est donc difficile d’arrêter la transmission du virus, car les symptômes ne sont pas encore apparus chez les personnes infectées.
Pour compliquer les choses, on estime que jusqu’à 80% des personnes infectées seront asymptomatiques, leur période de contagion passera donc inaperçue, ce qui est une bonne chose pour elles mais ne les alerte pas sur le fait qu’elles peuvent la transmettre à d’autres.
Indications des tests de l’antigène COVID-19
Il est prévu que la première génération de tests de l’antigène COVID-19 s’améliore rapidement, de sorte que dans les prochains mois, ils deviendront similaires aux tests de grossesse. Nous pouvons prévoir qu’ils seront vendus en pharmacie par paquets de 25 à 100. Qu’ils peuvent être pris à domicile et autant de fois que souhaité. Qu’ils seront utilisés avant de voyager, avant de retourner à l’école ou à l’université, avant de participer à des réunions familiales, professionnelles ou de loisirs, etc. Et, bien sûr, chaque fois qu’il y a eu une exposition à un risque ou des symptômes compatibles. L’identification facile des personnes infectées permettra de les isoler rapidement et de les empêcher de transmettre le coronavirus à d’autres personnes.
La disponibilité des nouveaux tests antigéniques n’empêchera pas de poursuivre la distanciation sociale, l’utilisation de masques et les activités de plein air. Mais il aidera à sélectionner qui doit et ne doit pas faire l’isolement et la quarantaine.
En revanche, la recherche d’antigènes est le meilleur outil pour identifier et isoler les supercontagionistes, ceux qui produisent les plus grands inoculums de coronavirus. Si le dépistage des antigènes se généralise, il pourrait permettre de retrouver un rythme d’activité plus normal et d’éviter la paralysie sociale et professionnelle due à l’incertitude et au confinement.
Dans tous les cas, seule la protection par un vaccin efficace mettra fin à la pandémie. Même dans le meilleur des cas et sans chocs inattendus, le bénéfice des vaccins COVID-19 ne sera pas visible avant l’été prochain. Nous sommes donc contraints de vivre avec la pandémie de COVID-19 pendant plusieurs mois encore. Des avancées telles que le nouveau test antigénique sont les bienvenues.