Dieu du Soleil : Hélios ou Apollon ? – Mythologie grecque
« Hélios » est juste le mot grec pour le soleil. Il était également vénéré comme un dieu par les Grecs, notamment à Rhodes. Il est lié aux chevaux et aux chars et parfois au bétail. Il est généralement appelé le fils des Titans Hypérion et Théia ou Euryphaïssa. Les principaux enfants qui lui sont attribués sont Phaéton, le roi Aeetes de Colchide et Circé.
« Apollon » (lorsque nous le voyons pour la première fois dans Homère et d’autres sources anciennes) est un dieu du tir à l’arc, de la chasse, de la prophétie, de la musique de la lyre et de la danse. Il est également le dieu des bergers et de la peste. Il n’est jamais lié au soleil. Et cela reste presque entièrement vrai dans les textes mythologiques jusqu’à leur fin. Comment un dieu du soleil a-t-il pu être banni sur terre pendant un an pour servir de gardien de bétail à Troie, puis au service du roi Admète ? Devons-nous imaginer le ciel sans soleil pendant deux ans ? Apollon est normalement le fils de Zeus par Léto. Les principaux enfants qui lui sont attribués sont Trophonius, Amphiaraus et Asclepius.
Cependant, dans la croyance religieuse grecque (par opposition à la tradition mythologique), Apollon était de plus en plus lié ou identifié au soleil. Dionysos était aussi parfois relié au soleil. Même Zeus était parfois relié au soleil. Mais n’oubliez pas qu’à cette époque, tous les gens instruits pensaient que le soleil physique était une boule de feu qui tournait autour d’une terre sphérique, et non un dieu humanoïde dans un char qui se levait chaque jour à l’est, descendait à l’ouest, puis repartait à l’est dans une coupe, comme on le trouve dans la mythologie traditionnelle. Les philosophes prétendaient généralement ne rien savoir des dieux parfaits, et les dieux de la tradition étaient expliqués comme étant soit des mortels célèbres des premiers temps qui avaient été imaginés comme des dieux, soit des daimons, c’est-à-dire une sorte d’être divin inférieur, soit des allégories : Zeus était le ciel, Héra était l’air, Héphaistos était le feu, et ainsi de suite. Apollon finissait généralement par représenter la lumière ou le soleil.
Dans la tradition romaine, Hélios était simplement traduit par le mot latin « Sol » qui signifie « Soleil ». Mais ce Sol était aussi parfois appelé Phoebus, un mot grec signifiant « Brillant » qui était aussi un nom traditionnel d’Apollon. Pourtant, il n’y a toujours pas de confusion. Dans les « Métamorphoses » d’Ovide par exemple, il est tout à fait clair quand Ovide parle de Phoebus le soleil et quand il parle de Phoebus Apollon. Ils ne sont jamais identifiés l’un à l’autre.
Dans les vers latins classiques, il était d’usage de désigner le soleil comme Phoebus dans sa voiture ou son char. Les poètes du Moyen Âge tardif ont utilisé le même trope. Ils semblent, du moins pour autant que je puisse en juger, savoir qu’ils parlent de Phoebus le dieu-soleil, et non de Phoebus Apollon. Mais on ne peut pas toujours en être sûr, surtout quand les textes religieux anciens qui reliaient Apollon au soleil étaient aussi de notoriété publique.
Malgré cela, l’identification de Phoebus le dieu soleil avec Phoebus Apollon était devenue standard à l’époque victorienne. On la trouve dans la « Mythologie » de Bullfinch et dans l’histoire des « Graines de grenade » dans les « Contes de Tanglewood » de Nathaniel Hawthornes.
Elle apparaît aussi à tort dans certains livres modernes, dont aucun ne fournit jamais un seul passage dans un texte mythologique qui assimile le conducteur de char Hélios de Rhodes, fils d’Hypérion et de Théia, à Apollon fils de Zeus et de Léto. Car de tels passages sont rares. Je n’en connais que deux : une mention dans un fragment du « Phaethon » d’Euripide, une pièce de théâtre dans laquelle l’orateur est effectivement nommé Hélios. C’est l’exemple le plus ancien d’un lien religieux entre le dieu du soleil et Apollon. On trouve également une tradition selon laquelle le légendaire Orphée aurait revendiqué le soleil comme dieu principal et l’aurait appelé Apollon. Mais ceci n’est pas confirmé dans les documents orphiques survivants.
Apollo est probablement un réflexe d’un dieu archer antérieur, cognate avec le Rudra hindou (maintenant habituellement connu comme Shiva), le Reshpu/Reshep sémitique, et le dieu nordique Ullr. Shiva est un dieu archer comme Apollon, et un dieu du buffle, ce qui correspond au lien d’Apollon avec le bétail. Shiva reste un chasseur alors qu’Apollon est plus lié à l’élevage. Alors qu’Apollon ne reste lié qu’à la musique de la lyre et à la danse sur la lyre (c’est-à-dire avec des instruments à cordes liés à l’arc), Shiva s’est emparé de toutes les musiques, y compris notamment la musique de la flûte à laquelle Apollon reste hostile. Shiva, comme l’indique le croissant de lune sur son front, est lié à la lune. Apollon est devenu de plus en plus solaire. Il aurait pu être auparavant un dieu lunaire.
On a du mal à relier la danse présumée statique d’Apollon et des Muses avec la danse présumée sauvage et orgiaque de Shiva et de ses esprits. Mais peut-être l’idée qu’Apollon et les Muses étaient statiques vient-elle plus des interprétations « classiques » que de quoi que ce soit dans les textes ?
Apollon et Shiva sont tous deux liés à la connaissance cachée. Dans le cas d’Apollon, cela ressort d’une prophétie et de quelques déclarations comme « Rien en excès ». Shiva au contraire semble croire que tout doit être dans l’excès, y compris l’ascétisme.
Lorsque Sol Invictus a été, pendant une courte période, fait chef du panthéon romain, il ne semble pas avoir été particulièrement identifié à Apollon.
De même l’Artémis grecque et la Diane latine n’avaient dans les textes mythologiques aucun lien avec les déesses de la lune appelées par le Geek Séléné et par le Romain Luna. C’est Séléné/Luna qui embrassait continuellement le berger endormi Endymion, et non Artémis/Diana.
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