La loi anti-gridlock – antidote aux retards de paiement

Le manque de liquidités financières causé par les retards de paiement des contractants est le problème le plus courant dont se plaignent depuis des années les entrepreneurs, notamment ceux du domaine des petites et moyennes entreprises. La solution serait la loi dite anti-gridlock, c’est-à-dire la loi visant à réduire les blocages de paiement.

La loi est en vigueur depuis le 01 janvier 2020 et vise principalement à limiter la situation dans laquelle les grandes entreprises ayant une situation financière stable imposent des délais de paiement prolongés aux contractants plus faibles ou ne paient pas à temps. Un tel comportement a un certain nombre de conséquences négatives, telles que le manque de fonds pour payer les fournisseurs, le paiement tardif des salaires des employés, les retards dans le paiement des échéances des prêts ou d’autres charges liées au fonctionnement de l’entreprise. Dans les cas extrêmes, les blocages de paiement peuvent même conduire à la faillite de l’entreprise. En définitive, la croissance économique souffre de ce phénomène.

La loi anti-gridlock tient compte à la fois des conclusions obtenues lors de la consultation publique et des solutions déjà éprouvées dans d’autres pays européens comme les Pays-Bas, la France et le Royaume-Uni.

Les principales solutions de la loi préparée par le ministère de l’entrepreneuriat et de la technologie sont, tout d’abord, le raccourcissement des délais de paiement, la possibilité de se retirer du contrat lorsque le délai de paiement dépasse 120 jours, mais aussi le droit pour l’Office de la concurrence et de la protection des consommateurs d’imposer des pénalités financières aux entreprises générant les plus gros gridlocks, l’obligation pour les entreprises de signaler leurs pratiques de paiement au ministère de l’entrepreneuriat et de la technologie et l’allègement de l’impôt sur le revenu des personnes physiques (IRPP) et de l’impôt sur les sociétés (IS) pour les créances irrécouvrables. Plus de détails sur ces changements et d’autres sont présentés ci-dessous :

  • Réduction du délai de paiement dans les transactions où le débiteur est une entité publique à 30 jours (à l’exception des entités médicales pour lesquelles le délai de paiement ne peut excéder 60 jours),
  • Instauration d’une obligation légale d’appliquer un délai de paiement maximum de 60 jours dans les transactions où le créancier est une micro, petite ou moyenne entreprise et le débiteur est une grande entreprise – une entreprise qui n’est pas une micro, petite ou moyenne entreprise, sous peine de nullité d’une disposition contractuelle prévoyant un délai de paiement plus long,
  • obligation pour les entrepreneurs qui sont des contribuables dont les données individuelles font l’objet d’une publication par le ministre des finances (groupes de capitaux et contribuables dont les revenus dépassent 50 millions d’euros par an) de remettre au ministre chargé de l’économie un rapport annuel sur les dates de paiement applicables,
  • ntroduction de sanctions administratives imposées par le président de l’Office de la concurrence et de la protection des consommateurs (UOKiK) aux entrepreneurs qui retardent excessivement les paiements et créditent ainsi leur activité au détriment de leurs contractants (les informations sur les entités sanctionnées seront publiées). Toute personne peut soumettre à l’UOKiK une notification concernant le retard de paiement d’un entrepreneur. À la suite de cette notification, l’UOKiK vérifiera l’historique des paiements de l’entité au cours des deux années précédant l’ouverture de la procédure. Une formule spéciale sera utilisée pour calculer le montant de la pénalité, en tenant compte à la fois de la valeur des prestations en retard ainsi que de la période de retard en utilisant le taux d’intérêt pour retard dans les transactions commerciales,
  • introduction d’une règle selon laquelle, en cas de litige, il appartiendra au débiteur de prouver que le délai de paiement n’est pas manifestement injuste, à condition que le créancier puisse exiger de constater que le délai de paiement était manifestement injuste à son égard dans les 3 ans suivant la date à laquelle le paiement a été effectué ou aurait dû être effectué,
  • compléter le catalogue des actes de concurrence déloyale par une action consistant en une prolongation injustifiée des délais de paiement pour les produits livrés ou les services rendus dans la loi sur la lutte contre la concurrence déloyale,
  • introduction de la possibilité pour le créancier de se retirer du contrat ou de résilier le contrat si le délai de paiement a été fixé dans le contrat et est excessivement long et que la fixation de ce délai était grossièrement injuste pour le créancier, c’est-à-dire.e. le délai dépasse 120 jours comptés à partir de la date de livraison de la facture ou de la note au débiteur, confirmant la livraison des marchandises ou l’exécution du service,
  • simplification de la procédure provisoire pour les créances dont la valeur ne dépasse pas 75 000 PLN, ce qui sera réalisé en facilitant la preuve de l’intérêt juridique à fournir une garantie au demandeur sollicitant le paiement de la rémunération de la transaction commerciale et la possibilité de délivrer une injonction dans les procédures par acte de paiement par un tribunal référendaire,
  • l’interdiction du transfert du droit à l’indemnisation en cas de cession de créances à des tiers,
  • introduction de la possibilité pour le créancier de réduire la base d’imposition (IRP et IS) du montant de la créance si celle-ci n’a pas été payée ou cédée sous quelque forme que ce soit dans un délai de 90 jours à compter de la date d’expiration du délai de paiement prévu dans l’accord ou la facture (ce qu’on appelle le dégrèvement pour créances douteuses),
  • imposer au débiteur l’obligation d’ajouter le montant de la dette impayée à l’assiette fiscale (impôts CIT et PIT) si la dette n’a pas été payée dans les 90 jours à compter de la date d’expiration du délai de paiement spécifié dans la facture (bill) ou le contrat,
  • augmentation de l’intérêt pour les retards dans les transactions commerciales à 11.5 %,
  • différenciation de l’indemnisation des frais de recouvrement en raison de la valeur de l’avantage monétaire :
  • 40 euros – lorsque la valeur de l’avantage monétaire ne dépasse pas 5000 PLN,
  • 70 euros – lorsque la valeur de l’avantage monétaire est supérieure à 5000 PLN, mais inférieure à 50 000 PLN,
  • 100 euros – lorsque l’avantage monétaire est égal ou supérieur à 50 000 PLN.