L’antérocollisme comme phénomène « off » dans la maladie de Parkinson

Une femme de 62 ans avec 12 ans d’histoire de maladie de Parkinson (MP) a développé une flexion sévère intermittente du cou, associée à une douleur. L’antérocollisme était l’un des premiers symptômes notés par la patiente à l’âge de 50 ans. L’examen effectué pendant l’arrêt de la lévodopa a révélé un antérocollisme sévère, une bradykinésie généralisée et des difficultés de marche. Il n’y avait pas de faiblesse musculaire associée au cou, de symptômes dysautonomiques ou de pseudo-hypertrophie musculaire. Sa tête restait levée même lorsqu’elle était couchée. Elle était sous carbidopa/lévodopa 25/100 (2 comprimés toutes les 2 heures) et carbidopa/lévodopa 50/200 à libération contrôlée (1 comprimé au coucher) ; son antérocollisme et sa douleur cervicale se sont considérablement améliorés avec la lévodopa (vidéo S1). L’antérocollisme a disparu après une stimulation cérébrale profonde subthalamique bilatérale (STN DBS). Le STN a été choisi car les symptômes off répondent mieux avec cette cible.

L’antérocollis a été défini comme une flexion marquée (minimum 45°) du cou (peut-être partiellement surmontée par un mouvement volontaire ou passif), incapable d’étendre complètement le cou contre la gravité mais capable d’exercer une force contre la résistance de la main de l’examinateur.1 Le syndrome de la tête tombante est associé à des maladies neurodégénératives (la maladie de Parkinson, l’atrophie des systèmes multiples, la démence à corps de Lewy, la paralysie supranucléaire progressive, les dystonies, les maladies du motoneurone, les myopathies héréditaires ou acquises, la myasthénie grave et les médicaments).2 L’antérocollisme est fréquent dans l’ASM avec un taux de prévalence de 42 %, alors que la prévalence dans la maladie de Parkinson est de 5,8 % et qu’il est difficile à gérer.3 Dans ces cas, l’antérocollisme était constamment présent et ne répondait pas à la lévodopa. L’antérocollisme tend à se manifester dans l’ASM légèrement plus tôt que dans la MP.2 La cause de l’antérocollisme dans le parkinsonisme peut être une dystonie des fléchisseurs cervicaux, une myopathie des extenseurs cervicaux ou les deux.4 Certains patients présentant une chute de la tête dans la MP peuvent s’améliorer avec une augmentation de la dose de médicaments antiparkinsoniens, mais l’antérocollisme uniquement à l’état « off » n’a pas été rapporté.5

L’antérocollisme n’est pas exclusif au parkinsonisme et notre cas démontre l’antérocollisme comme un phénomène « off » dans la MP. La pathophysiologie possible de l’antérocollis dans notre cas est présumée être une dystonie « off », car il n’y avait pas de faiblesse musculaire associée.

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