L’avenir de Babylone
Babylone représente l’un des plus importants sites archéologiques du monde. Ses vestiges remontent à des milliers d’années et ont été fouillés par Robert Koldeway, un architecte allemand, à la fin du XIXe siècle. Célèbre pour les Jardins suspendus de Babylone, l’une des sept merveilles du monde antique, Babylone abrite également la porte d’Ishtar et le Lion de Babylone, une icône nationale. Sous le règne de Saddam Hussein, de nombreuses reconstructions ont eu lieu sur le site et un palais opulent a été construit sur une colline surplombant la ville antique.
Babylone a atteint la gloire militaire, était la capitale d’un vaste empire antique et a grandement contribué à notre connaissance du monde antique grâce à l’étude du Code d’Hammurabi, un ensemble de lois du XVIIIe siècle avant Jésus-Christ par lequel la société était dirigée. La Babylonie était une terre prospère et les vestiges actuels donnent aux chercheurs un grand aperçu du monde sophistiqué dans lequel Babylone prospérait.
La préservation de Babylone est plus importante que jamais
Depuis 2008, le WMF travaille avec le Conseil d’État des antiquités et du patrimoine d’Irak pour conserver les fragiles vestiges archéologiques de Babylone. Les défis sont nombreux : réparer les dommages causés par les occupations militaires, évaluer les effets des reconstructions du XXe siècle, mettre fin aux empiètements illégaux, et aider les autorités irakiennes à rendre le site prêt à accueillir des visiteurs pour qu’ils puissent profiter des merveilles de ce site du berceau de la civilisation. Alors que les visiteurs internationaux sont rares en Irak aujourd’hui, des milliers d’Irakiens continuent de le visiter.
De 2009 à 2016, le WMF a collaboré avec le SBAH pour documenter le site, réaliser des enquêtes sur son état et élaborer des plans de conservation. Nous avons aidé à la conservation et à la stabilisation du Lion de Babylone et avons achevé un plan de gestion du site, qui aborde des questions telles que les limites du site, les zones où de futures fouilles pourraient avoir lieu, l’identification des opportunités économiques pour les communautés locales et les moyens d’accueillir efficacement les touristes sur le site.
Dès le début, le projet Future of Babylon s’est concentré sur le renforcement des capacités locales et la collaboration étroite avec le SBAH et les membres de la communauté pour intégrer le projet aux besoins identifiés par le SBAH pour faire progresser son travail de gestion du patrimoine culturel de l’Irak. L’un des points forts de l’intégration de la formation et du travail sur place a été la numérisation de Babylone en 2010 et les ateliers de documentation des dessins qui ont suivi, qui ont permis au personnel du SBAH de travailler avec CyArk, une organisation à but non lucratif spécialisée dans les outils de documentation numérique pour le patrimoine culturel. Les membres de l’équipe de projet ont été exposés aux différentes étapes de la documentation et ont été enthousiasmés par le potentiel de la numérisation. La formation avec CyArk a permis aux membres de l’équipe de projet du SBAH d’acquérir les compétences nécessaires pour réaliser des dessins brique par brique pour les évaluations de l’état afin de définir des plans de conservation et d’identifier les changements nécessaires pour améliorer la gestion de l’eau à la porte d’Ishtar.
Travaux en cours à la porte d’Ishtar
Pendant le processus de planification précoce du projet, la porte d’Ishtar, l’une des structures les plus emblématiques du parc archéologique, a été identifiée par les membres du SBAH irakien comme l’un des cinq sites prioritaires pour les actions générales d’entretien et de conservation. Depuis 2016, le WMF et le SBAH ont mis en œuvre une série d’actions visant à réduire l’impact et les dommages causés par l’eau sur la Porte d’Ishtar, ainsi qu’à offrir une meilleure expérience aux visiteurs. Les travaux ont porté sur l’amélioration de la gestion de l’eau à l’intérieur et autour du monument, et sur la conservation du tissu historique le plus endommagé par l’humidité. Ces travaux en cours sont soutenus par des subventions du Public Diplomacy Office de l’ambassade américaine à Bagdad et comprennent des interventions de conservation complètes pour renforcer la maçonnerie historique et atténuer l’impact visuel des remplissages irréversibles de la maçonnerie moderne, ainsi qu’une amélioration majeure des installations pour les visiteurs. À la suite d’un projet pilote réussi visant à réparer la maçonnerie délabrée des parties inférieures de la porte qui ont souffert de remontées d’humidité, le WMF fournit l’expertise, la formation et les matériaux nécessaires pour remplacer les remplissages de maçonnerie moderne inappropriés le long des niveaux inférieurs des façades de la porte d’Ishtar d’une manière qui respecte l’intégrité et l’authenticité historiques du monument. Ce travail s’étend à la maçonnerie historique endommagée adjacente juste au-dessus des remplissages modernes, où son état justifie une consolidation et, dans certains cas, un remplacement par de nouveaux matériaux de construction en nature pour éviter l’effondrement.
Le programme SBAH et WMF est devenu d’autant plus important pour l’Irak. Il sert de modèle pour documenter le patrimoine, évaluer les conditions et élaborer des plans de conservation. Alors que le SBAH est aux prises avec les risques encourus par les sites dans tout le pays, il peut utiliser ces outils à des fins de conservation et pour les archives des sites où les dommages sont considérables et où les besoins futurs en matière de conservation ou les efforts de reconstruction sont inconnus.
Un autre axe principal du projet a été d’aider le SBAH à compléter une proposition d’inscription au patrimoine mondial pour Babylone. Plusieurs ateliers ont été organisés en 2017 pour faire avancer la recherche et la rédaction nécessaires à cet objectif. Le 5 juillet 2019, Babylone a été inscrite sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO.
La FMM est reconnaissante envers les nombreux donateurs qui ont contribué aux activités de conservation, de formation et de planification de la gestion pour Babylone, notamment le Département d’État américain, l’ambassade des États-Unis à Bagdad, le Paul Mellon Estate, la Samuel H. Kress Foundation, l’Annenberg Foundation, le J. M. Kaplan Fund et la Charities Aid Foundation of Canada.