Invisible Hits est une chronique dans laquelle Tyler Wilcox parcourt Internet à la recherche des meilleurs (et des plus étranges) bootlegs, raretés, outtakes et clips live.
Seule une pandémie pourrait mettre un terme à la soi-disant tournée sans fin de Bob Dylan. Depuis 1988, Dylan a parcouru le monde sans relâche, jouant souvent plus de 100 spectacles par an dans des clubs, des théâtres, des arènes – et même des stades de baseball de ligue mineure. Cette année ne s’annonce pas moins chargée pour la légende, qui aura 79 ans le 24 mai. Il avait prévu une série complète de dates au Japon au printemps et une tournée nord-américaine d’un bout à l’autre de l’Amérique du Nord en été (sans oublier la sortie le 19 juin de Rough and Rowdy Ways, son premier album de matériel original depuis 2013). Bien sûr, tous ses spectacles ont été annulés. Pour la première fois depuis des décennies, Dylan n’est plus sur la route.
Peut-être est-ce le bon moment pour explorer les vastes archives des enregistrements live du Never Ending Tour. Le plus proche que nous ayons d’un album de concert officiel de cette époque est le tiède LP MTV Unplugged de 1994 ; Dylan n’a morcelé les performances du Never Ending Tour que sur diverses compilations. Ainsi, comme tant d’autres parties de sa vie et de son travail, les irréductibles devront chercher des sources non officielles pour obtenir une image plus complète de ce que l’homme a fait sur scène au cours des 32 dernières années.
Avec plus de 30 ans de bootlegs Never Ending Tour disponibles, il est difficile de savoir par où commencer. Chaque époque a au moins quelque chose à recommander ; mon conseil est de se diriger vers le point chaud de la fin des années 1990/début des années 2000. À cette époque, Dylan a recruté un groupe d’accompagnement qui compte parmi ses meilleurs : les guitaristes Larry Campbell et Charlie Sexton, l’ex-Jerry Garcia Band, le batteur David Kemper et le bassiste Tony Garnier. Cette combinaison de musiciens pouvait gérer l’étendue du catalogue de Dylan avec grâce, subtilité et imagination. Il n’est pas étonnant que Bob ait fait appel à l’ensemble pour son chef-d’œuvre Love and Theft de 2001, la première fois qu’il a fait venir un groupe NET en studio.