Le TDAH est-il un trouble du sommeil ? Un médicament stimulant améliore les symptômes

Par Alice Klein

Un médicament normalement utilisé pour traiter la narcolepsie et la somnolence diurne excessive semble également améliorer les symptômes du trouble déficitaire de l’attention avec hyperactivité (TDAH). Cette découverte soutient l’idée que le TDAH pourrait être un trouble du sommeil.

Les personnes qui ont été diagnostiquées avec le TDAH ont des difficultés à se concentrer et sont généralement hyperactives. Mais beaucoup de personnes atteintes ont également du mal à s’endormir et à rester endormies le soir, et se sentent somnolentes pendant la journée.

Cela pourrait-il signifier que le TDAH est un type de trouble du sommeil ? Après tout, les voies cérébrales impliquées dans l’attention ont également été liées au sommeil. Et il existe des preuves de schémas de signalisation chimique similairement perturbés dans le cerveau des personnes souffrant de troubles du sommeil et de TDAH.

Une suggestion est que le rythme circadien qui contrôle notre cycle veille-sommeil sur chaque période de 24 heures peut être mal aligné chez les personnes atteintes de TDAH, ce qui les rend somnolentes ou alertes aux mauvais moments.

Cette idée a inspiré Eric Konofal à l’hôpital Robert-Debré à Paris pour essayer d’utiliser un médicament pour la narcolepsie et la somnolence diurne excessive pour traiter le TDAH.

Le Mazindol imite les effets d’une substance chimique du cerveau appelée orexine, qui module l’éveil et l’appétit. Elle fonctionne comme un stimulant pour nous maintenir éveillés, et fait défaut chez les personnes atteintes de narcolepsie, qui ont tendance à s’endormir à des moments inappropriés.

Dans leur essai clinique, Konofal et ses collègues ont donné soit du mazindol, soit un placebo à 85 adultes âgés de 18 à 65 ans, qui avaient tous été précédemment diagnostiqués avec un TDAH. En l’espace de deux semaines, les symptômes du TDAH avaient diminué de plus de 50 % chez un peu plus de la moitié de ceux qui avaient essayé le médicament.

Ces résultats sont meilleurs que ceux des essais utilisant des médicaments classiques contre le TDAH, comme la Ritaline et l’Adderall, déclare Daryl Efron du Murdoch Childrens Research Institute de Melbourne. Les futurs essais devraient comparer directement les effets de ces médicaments avec le mazindol, pour voir s’il est vraiment supérieur, dit Efron. « Mais il semble que cela pourrait être une option de traitement supplémentaire très prometteuse pour les personnes atteintes de TDAH », dit-il.

Le mazindol est le premier nouveau médicament contre le TDAH depuis des décennies à fonctionner d’une manière inédite, dit Efron. « Comme le mazindol agit sur une voie neurochimique différente, il pourrait être utile pour ceux qui ne répondent pas aux traitements existants. »

Le médicament semble également sûr, bien que certains participants à l’essai aient développé des effets secondaires mineurs tels que la constipation et la nausée. Ces symptômes étaient très probablement dus à son effet sur l’appétit – le mazindol a déjà été utilisé comme médicament pour la perte de poids car il réduit la sensation de faim.

Cependant, bien que le mazindol ait amélioré de nombreux symptômes du TDAH, il n’a pas amélioré la qualité du sommeil des volontaires, ni réduit la somnolence diurne qu’ils ressentaient. L’équipe prévoit des essais plus importants et d’autres expériences pour mieux comprendre comment le médicament pourrait agir.

Cet article est paru dans la presse sous le titre « Un médicament contre la narcolepsie suggère que le TDAH est un trouble du sommeil »

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