L’heuristique d’affect

L’heuristique d’affect représente une confiance dans les sentiments bons ou mauvais éprouvés par rapport à un stimulus. Les évaluations basées sur l’affect sont rapides, automatiques et ancrées dans la pensée expérientielle qui est activée avant les jugements réfléchis (voir la théorie du double système) (Slovic et al., 2002). Par exemple, les jugements expérientiels sont évidents lorsque les gens sont influencés par des risques formulés en termes de nombre (par exemple,  » sur 100 patients semblables à M. Jones, on estime que 10 commettront un acte de violence « ) plus que par un cadre de probabilité abstrait mais équivalent (par exemple,  » on estime que les patients semblables à M. Jones ont 10 % de chances de commettre un acte de violence envers d’autres personnes « ) (Slovic et al., 2000).

Les jugements basés sur l’effet sont plus prononcés lorsque les gens n’ont pas les ressources ou le temps de réfléchir. Par exemple, au lieu de considérer les risques et les avantages de manière indépendante, les individus ayant une attitude négative envers l’énergie nucléaire peuvent considérer ses avantages comme faibles et ses risques comme élevés dans des conditions de pression temporelle. Cela conduit à une corrélation risque-avantage plus négative que celle qui serait évidente sans pression temporelle (Finucane et al., 2000).

L’heuristique d’affect a été utilisée comme une explication possible pour une gamme de jugements des consommateurs, y compris les innovations de produits (King & Slovic, 2014), l’image de marque (par exemple, Ravaja et al., 2015), et la tarification des produits (par exemple, l’effet du prix zéro ; voir Samson & Voyer, 2012). Il est considéré comme une autre heuristique d’usage général similaire à la disponibilité et à la représentativité dans le sens où l’affect sert de mécanisme d’orientation apparenté à la similarité et à la mémorabilité (Kahneman & Frederick, 2002).

Finucane, M. L., Alhakami, A., Slovic, P., & Johnson, S. M. (2000). L’heuristique d’affect dans les jugements des risques et des avantages. Journal of Behavioral Decision Making, 13, 1-17.

Kahneman, D., & Frederick, S. (2002). La représentativité revisitée : La substitution d’attributs dans le jugement intuitif. Dans T. Gilovich, D. Griffin, &D. Kahneman (Eds.), Heuristics of intuitive judgment : Extensions et applications (pp. 49-81). New York : Cambridge University Press.

King, J., & Slovic, P. (2014). L’heuristique d’affect dans les jugements précoces des innovations de produits. Journal of Consumer Behaviour, 13(6), 411-428.

Ravaja, N., Aula, P., Falco, A., Laaksonen, S., Salminen, M., & Ainamo, A. (2015). Les actualités en ligne et la réputation des entreprises. Journal of Media Psychology, 27(3), 118-133.

Slovic, P., Finucane, M. L., Peters, E., & MacGregor, D. G. (2002). The affect heuristic. Dans T. Gilovich, D. Griffin, & D. Kahneman (Eds.), Heuristics and biases : The psychology of intuitive judgment (pp. 397-420). New York : Cambridge University Press.

Slovic, P., Monahan, J., & MacGregor, D. M. (2000). Évaluation du risque de violence et communication du risque : The effects of using actual cases, providing instructions, and employing probability vs. frequency formats. Law and Human Behavior, 24(3), 271-296.