Offensive de Brusilov
Offensive de Brusilov, (4 juin-10 août 1916), le plus grand assaut russe pendant la Première Guerre mondiale et l’un des plus meurtriers de l’histoire. Les Russes avaient enfin un commandant compétent, le général Aleksey Brusilov, et lors de cette offensive, il a infligé aux forces austro-hongroises une défaite dont leur empire ne s’est jamais remis. Le prix à payer est cependant lourd en termes de pertes, et la Russie n’a pas les ressources nécessaires pour exploiter ou répéter ce succès.
Brusilov n’était pas un génie militaire mais possédait du bon sens et une volonté de tirer les leçons des échecs passés. Il disposait également d’une armée qui s’était remise étonnamment vite de la défaite de Gorlice-Tarnow, qui fut la principale victoire des puissances centrales sur le front oriental en 1915. Ses troupes sont reposées et les problèmes d’approvisionnement sont atténués. Alors que de nombreux généraux russes pensent qu’une offensive serait futile, Brusilov insiste sur le fait qu’avec de la surprise et une préparation adéquate, elle peut réussir. Ses troupes ont été entraînées dans des répliques grandeur nature des positions qu’elles devaient attaquer, l’artillerie a été repérée à l’aide de la reconnaissance aérienne et le secret a été strictement maintenu.
Le coup, lorsqu’il est tombé le 4 juin, a consterné les Autrichiens qui ne pouvaient pas croire les Russes capables d’un assaut aussi massif et précis. Les troupes de choc russes menèrent des attaques qui brisèrent les lignes autrichiennes dès le premier jour. Bientôt, les Autrichiens s’effondrent, et de nombreuses unités slaves, qui n’avaient aucun amour pour leurs souverains Habsbourg, désertent en masse. Tant de canons autrichiens furent capturés que les usines russes furent converties pour leur fabriquer des obus.
Alors que les forces russes poussaient dans les Carpates, il semblait que l’Autriche-Hongrie allait s’effondrer, et l’empereur fut contraint de supplier l’aide allemande. Les commandants russes au nord n’ont pas maintenu la pression sur les Allemands que Brusilov attendait, de sorte que les Allemands ont pu envoyer une aide qui a stabilisé le front. Cependant, le coup porté au prestige des Habsbourg est irréversible, notamment parmi les minorités slaves, et l’Allemagne est contrainte de détourner des forces critiques du front occidental vers l’Est.
Pertes : Russes, 500 000 à 1 000 000 de morts, blessés ou capturés ; Puissances centrales, quelque 1,5 million de pertes (Autrichiens, 1 000 000 à 1 500 000 morts, blessés ou capturés ; Allemands, 350 000 pertes ; Ottomans, 12 000 pertes.