Parcs nationaux de Thaïlande

Moniteur d’eau

En thaï : เหี้ย, hieya

Nom binomial : Varanus salvator, Josephus Nicolaus Laurenti, 1768

Le varan d’eau (Varanus salvator) est un grand lézard originaire d’Asie du Sud et du Sud-Est. Les varans d’eau sont l’un des varans les plus communs que l’on trouve dans toute l’Asie, et s’étendent du Sri Lanka et de l’Inde à l’Indochine, à la péninsule malaise et à diverses îles d’Indonésie, vivant dans des zones proches de l’eau.

L’espèce peut survivre là où d’autres grands carnivores ne peuvent pas, car elle a le sang froid (donc efficace). L’espèce est connue sous le nom de moniteur d’eau malais, moniteur d’eau asiatique, moniteur d’eau commun, moniteur à deux bandes, et sous le nom de lézard du riz, lézard annulaire, lézard uni et lézard sans marque, ainsi que simplement « moniteur d’eau ».

Description

Le moniteur d’eau est une grande espèce de lézard de surveillance. La maturité de reproduction est atteinte pour les mâles lorsqu’ils mesurent une longueur relativement modeste de 40 cm et pèsent 1 kg, et pour les femelles à 50 cm. Cependant, ils grandissent beaucoup plus au cours de leur vie, les mâles étant plus grands que les femelles. Les adultes dépassent rarement 1,5 à 2 m de long, mais le plus grand spécimen enregistré, provenant du Sri Lanka, mesurait 3,21 m. Le poids adulte commun de V. salvator peut atteindre 19,5 kg. Cependant, 80 mâles tués pour le commerce du cuir à Sumatra ne pesaient en moyenne que 3,42 kg et mesuraient 56,6 cm de museau à museau et 142 cm de longueur totale ; 42 femelles ne pesaient en moyenne que 3,52 kg et mesuraient 59 cm de museau à museau et 149,6 cm de longueur totale, bien que les spécimens non dépouillés de grande taille pesaient 16 à 20 kg. Une autre étude réalisée dans la même région par les mêmes auteurs a également estimé la masse corporelle moyenne des spécimens matures à 20 kg, tandis qu’une autre étude encore a trouvé une série d’adultes pesant 7,6 kg. Le poids maximal de l’espèce est supérieur à 50 kg. Dans des cas exceptionnels, l’espèce a été signalée comme pouvant atteindre 75 à 90 kg, bien que la plupart de ces rapports ne soient pas vérifiés et puissent être peu fiables. C’est le deuxième lézard le plus lourd du monde, après le dragon de Komodo. Leur corps est musclé, avec des queues longues, puissantes et compressées latéralement.

Etymologie

Le nom générique Varanus est dérivé de l’arabe waral (), qui se traduit par « moniteur ». Le nom spécifique est le mot latin pour « sauveur », dénotant une possible connotation religieuse. Le moniteur d’eau est parfois confondu avec le moniteur crocodile (V. salvadorii) en raison de leurs noms scientifiques similaires.

En Thaïlande, le mot local pour un moniteur d’eau, hia (), est utilisé comme un mot insultant pour les choses mauvaises et maléfiques, y compris les mauvaises personnes. On pense également que ce mot porte malheur, aussi certaines personnes préfèrent-elles appeler ces animaux « argent et or » () pour éviter la poisse.

L’origine de ce sens offensant remonte à une époque où davantage de personnes vivaient dans les zones rurales à proximité des varans. Traditionnellement, les villageois thaïlandais vivaient dans des maisons à deux étages ; le dernier étage était réservé à l’habitation, tandis que le rez-de-chaussée était conçu comme un espace pour les animaux domestiques tels que les cochons, les poulets et les chiens. Les varans d’eau entraient au rez-de-chaussée et mangeaient ou mutilaient les animaux domestiques, d’où aussi l’autre nom de dtua gin gai (« mangeur de poulet »).

En indonésien et en malais, le varan d’eau est appelé biawak air, pour le différencier du biawak pasir (« lézard des sables »), Leiolepis belliana.

Sous-espèces

• Le varan d’eau asiatique, V. s. salvator, la sous-espèce nominale, est maintenant limité au Sri Lanka, où il est connu sous le nom de kabaragoya (කබරගොයා) en cinghalais et kalawathan en tamoul.
• Le varan d’eau des îles Andaman, V. s. andamanensis, se trouve sur les îles Andaman ; la localité type est Port Blair, îles Andaman.
• Le varan d’eau à deux bandes, V. s. bivittatus, est commun à Java, Bali, Lombok, Sumbawa, Flores, Ombai (Alor), Wetar, et certaines îles voisines dans l’arc de la Sonde, Indonésie ; la localité type est Java (désigné par Mertens 1959).
• Le varan d’eau noir, V. s. komaini, de Thaïlande (localité type : Amphoe La-ngu, Satun Prov., Thaïlande, et zone frontalière Thaïlande-Malaisie), était autrefois une sous-espèce, mais est maintenant considéré comme un synonyme de V. s. macromaculatus.
• Le varan d’eau d’Asie du Sud-Est, V. s. macromaculatus (localité type : Siam) se trouve dans la partie continentale de l’Asie du Sud-Est, à Singapour, à Sumatra, à Bornéo et dans les petites îles offshore associées.
• Le varan d’eau de Ziegler, V. s. ziegleri, est originaire de l’île d’Obi.
• Varanus cumingi, Varanus marmoratus et Varanus nuchalis ont été classés comme sous-espèces jusqu’en 2007, date à laquelle ils ont été élevés au rang d’espèces à part entière.

Comportement et régime alimentaire

Les varans d’eau se défendent en utilisant leur queue, leurs griffes et leurs mâchoires. Ils sont d’excellents nageurs, utilisant la nageoire relevée de leur queue pour se diriger dans l’eau. Ils sont carnivores, et ont une large gamme d’aliments. Ils sont connus pour manger des poissons, des grenouilles, des rongeurs, des oiseaux, des crabes et des serpents. Ils sont également connus pour manger des tortues, ainsi que de jeunes crocodiles et des œufs de crocodiles. Comme le dragon de Komodo, ils mangent souvent des charognes. Les varans d’eau ont été observés en train de manger du poisson-chat d’une manière similaire à celle d’un mammifère carnivore, arrachant des morceaux de viande avec leurs dents pointues tout en le tenant avec leurs pattes avant, puis séparant différentes parties du poisson pour les consommer successivement.

Conservation

Au Népal, c’est une espèce protégée dans le parc national de Chitwan en vertu de la loi de 2002 sur la protection des animaux sauvages. A Hong Kong, c’est une espèce protégée par l’ordonnance sur la protection des animaux sauvages Cap 170. En Malaisie, cette espèce est l’un des animaux sauvages les plus courants, avec des effectifs comparables à ceux de la population de macaques de ce pays. Bien que beaucoup d’entre eux soient la proie des humains par le biais de l’abattage sur la route et de la cruauté envers les animaux, ils prospèrent encore dans la plupart des États de Malaisie, en particulier dans les arbustes des États de la côte est tels que Pahang et Terengganu. Dans les États de la côte est de la Malaisie, cette espèce est très courante dans les accidents de la route. En Thaïlande, tous les varans sont des espèces protégées. Ce varan est exploité par le commerce des animaux de compagnie.

Ils sont chassés pour leur peau, jusqu’à 1,5 million de peaux étant exportées par an en Europe, aux États-Unis, au Japon pour être utilisées dans des articles de mode. Ils sont également mangés. La perte d’habitat et la chasse ont exterminé les moniteurs d’eau de la majeure partie de l’Inde continentale. Dans d’autres régions, ils survivent malgré la chasse, en partie parce que les plus grands, notamment les grandes femelles qui pondent un grand nombre d’œufs, ont une peau coriace qui n’est pas désirable.

Au Sri Lanka, ils sont protégés par les habitants qui apprécient leur prédation des « crabes qui, autrement, mineraient les berges des rizières ».

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