Stimulation mammaire pour la maturation cervicale et le déclenchement du travail
Contexte : La stimulation mammaire a été suggérée comme un moyen efficace de déclencher le travail. Il s’agit d’une intervention peu coûteuse et non médicale qui permet aux femmes de mieux contrôler le processus de déclenchement. On ne sait pas exactement comment la stimulation mammaire augmente les contractions utérines, mais elle s’est avérée efficace pour les tests d’effort de contraction et pour l’augmentation du travail. Cette étude fait partie d’une série d’examens des méthodes de maturation cervicale et de déclenchement du travail utilisant une méthodologie standardisée.
Objectifs : Déterminer l’efficacité de la stimulation mammaire pour la maturation cervicale du troisième trimestre ou le déclenchement du travail en comparaison avec un placebo/aucune intervention ou d’autres méthodes de déclenchement du travail.
Stratégie de recherche : Le registre des essais du Cochrane Pregnancy and Childbirth Group, le Cochrane Controlled Trials Register et les bibliographies des articles pertinents. Dernière recherche : Avril 2001.
Critères de sélection : (1) essais contrôlés randomisés comparant la stimulation mammaire utilisée pour la maturation cervicale du troisième trimestre ou le déclenchement du travail avec aucune intervention ou d’autres méthodes figurant au-dessus d’elle sur une liste prédéfinie de méthodes de déclenchement du travail ; (2) allocation aléatoire au groupe de traitement ou au groupe témoin ; (3) dissimulation adéquate de l’allocation ; (4) violations de la gestion allouée non suffisantes pour affecter matériellement les conclusions ; (5) mesures de résultats cliniquement significatives rapportées ; (6) données disponibles pour l’analyse selon l’allocation aléatoire ; (7) données manquantes insuffisantes pour affecter matériellement les conclusions.
Collecte et analyse des données : Une stratégie générique a été développée pour traiter le grand volume et la complexité des données d’essai relatives à l’induction du travail. Cela a impliqué une méthode d’extraction des données en deux étapes. L’extraction initiale des données a été effectuée de manière centralisée.
Principaux résultats : Six essais contrôlés randomisés ont été inclus dans l’analyse, impliquant 719 femmes. Lorsque les essais comparant la stimulation mammaire à l’absence d’intervention ont été analysés, on a constaté une réduction significative du nombre de femmes qui n’étaient pas en travail à 72 heures (62,7 % contre 93,6 %, risque relatif (RR) 0,67, intervalle de confiance à 95 % (IC) 0,60 – 0,74). Toutefois, ce résultat n’est pas resté significatif chez les femmes dont le col de l’utérus était défavorable. Il n’y a pas eu de cas d’hyperstimulation utérine. Une réduction du taux d’hémorragie post-partum a été rapportée (0,7 % contre 6 %, RR 0,16, IC 95 % 0,03 – 0,87). Aucune différence significative n’a été détectée dans le taux de césariennes (9 % contre 10 %, risque relatif RR 0,90, IC 95 % 0,38 – 2,12) ou dans les taux de coloration du méconium. Trois décès périnataux ont été signalés (1,8 % contre 0 %, RR 8,17, IC 95 % 0,45 – 147,77). Ce résultat doit être interprété avec prudence. Les trois décès sont survenus dans le bras de stimulation mammaire d’un essai à trois bras (stimulation mammaire versus aucune intervention versus oxytocine) de qualité douteuse. L’étude était de très petite taille (n = 57), ne concernait que des femmes à haut risque et la méthode de randomisation n’était pas indiquée. En comparant la stimulation mammaire à l’ocytocine seule, l’analyse n’a trouvé aucune différence dans les taux de césarienne (28% contre 47%, RR 0,60, 95% CI 0,31 – 1,18). Aucune différence n’a été détectée dans le nombre de femmes qui n’étaient pas en travail après 72 heures (58,8 % contre 25 %, RR 2,35, IC 95 % 1,00 – 5,54). Il n’y avait pas de différence significative dans les taux de coloration du méconium. Il y a eu quatre décès périnataux. Trois dans le bras de stimulation mammaire, et un dans le bras d’oxytocine de l’essai à trois bras mentionné ci-dessus (17,6 % contre 5 %, RR 3,53, IC 95 % 0,40-30,88).
Conclusions de l’examinateur : La stimulation mammaire ne peut pas être entièrement évaluée sur les plans de l’efficacité et de la sécurité à partir des études incluses. Alors qu’elle semblerait bénéfique en termes de réduction du nombre de femmes qui ne sont pas en travail après 72 heures, et de réduction des hémorragies post-partum, jusqu’à ce que les questions de sécurité aient été pleinement évaluées, son utilisation ne doit pas être envisagée dans une population à haut risque.