UN MÉDICAMENT CAUSE UN ORGASME CHEZ CERTAINES PERSONNES QUI BLAILLENT

Un médicament utilisé pour le traitement de la dépression semble avoir un effet remarquable sur certaines personnes qui le prennent : Lorsqu’ils bâillent, ils ont un orgasme.

Oui, hommes et femmes confondus.

Oui, vraiment.

L’effet yawngasm est sans doute un sacré coup de pouce aux qualités antidépressives du médicament, la clomipramine (commercialisée sous le nom de marque Anafranil par son fabricant, Ciba Pharmaceuticals).

Lors d’une étude canadienne sur l’effet secondaire « inhabituel » du médicament, une femme a demandé, selon les chercheurs, « combien de temps elle serait « autorisée » à prendre le médicament »
Elle a « admis d’un air penaud qu’elle espérait prendre le médicament à long terme. »

Un homme marié d’une vingtaine d’années a trouvé l’effet secondaire « gênant et embarrassant », mais a résolu son problème le plus urgent en portant un préservatif en permanence.

Avec le genre de litote ironique que l’on voit rarement dans la littérature médicale, les chercheurs ont conclu que l’effet secondaire « peut influencer l’observance du patient avec le régime médicamenteux prescrit ». »

Avant de faire la queue pour obtenir votre ordonnance, il convient de noter que lors des essais cliniques, 42 % des hommes prenant ce médicament – souvent prescrit pour traiter les troubles obsessionnels compulsifs – ont connu ce que la société appelle un « échec éjaculatoire », et 20 % une impuissance. Ainsi, la clomipramine est comme une version pharmacologique de « La Dame ou le Tigre ? » : Vous pouvez obtenir quelque chose de très, très mauvais, ou quelque chose de très, très bon.

Les personnes utilisant le médicament qui, pour paraphraser Mel Reynolds, « ont touché le Loto », sont peu nombreuses. Linda Mayer, porte-parole de Ciba, n’a cependant pas pu donner de chiffres précis. Elle affirme que l’occurrence est « rare » ; lorsqu’on lui a demandé de quantifier, elle a répondu que « rare est rare ».

En vérité, « nous avons été surpris de recevoir des appels à ce sujet tout d’un coup », dit Mayer de Ciba, parce que le document scientifique décrivant pour la première fois l’effet secondaire inhabituel est apparu il y a plus de dix ans.

L’effet secondaire célèbre souligne un fait important concernant les médicaments : Bien que les patients et même les médecins considèrent souvent les médicaments comme des « balles magiques » qui éliminent un symptôme et laissent le reste du corps tranquille, « il n’existe aucun médicament qui n’ait pas d’effets secondaires », déclare David Flockhart, pharmacologue à la faculté de médecine de l’université de Georgetown, qui a étudié le médicament et l’a pris dans le cadre de ses recherches.

Pas de chance pour Flockhart, d’ailleurs ; il rapporte que son unique dose l’a assommé pendant deux heures et l’a laissé sérieusement désorienté pendant un certain temps.