Parasitisme mâle chez les poissons bagueurs
Adaptation
L’adaptation est la raison pour laquelle un comportement donné est toujours présent dans une population. En d’autres termes, un comportement qui se propage dans une population doit fournir un certain avantage sélectif ou être associé à un autre comportement qui le fait (spatules). Puisque le comportement fournit un avantage sélectif, poser la question » quelle est la valeur adaptative ? » est équivalent à demander quelle fitness le comportement fournit.
Le parasitisme mâle dans le contexte des cératoïdes fait parfaitement depuis. Comme les cératoïdes sont des êtres vivants des profondeurs et qu’ils sont assez sédentaires, ils ne croisent pratiquement jamais un autre membre de l’espèce (Pietsch 2005). Ils gagnent donc en fitness dans la mesure où la recombinaison sexuelle peut être maintenue tout en restant dans leur niche de prédation en eaux profondes. Ce comportement permet aux baudroies d’être largement dispersées tout en étant capables de s’accoupler lorsqu’il est énergétiquement bénéfique de le faire. Ce qui est intéressant dans la nature chimérique de la baudroie, c’est qu’il ne semble y avoir aucune chance que les traits de prédation de la femelle soient sélectionnés. En effet, la seule interaction d’un mâle avec son environnement est la recherche d’une compagne et la fixation de celle-ci. Ces comportements n’ont aucun lien intuitif avec la condition physique des femelles (en dehors de l’attraction d’un mâle et du choix du moment de l’accouplement) et il semble donc qu’il n’y ait aucun moyen de sélectionner les bonnes caractéristiques des femelles. En fait, il semble plausible qu’aucune sélection sexuelle ne se produise et que le dimorphisme sexuel ne soit qu’un moyen de trouver de petits poissons dans un grand océan (Volrath 1998). L’image ci-dessous (en haut au milieu) est probablement le plus petit vertébré sexuellement mature du monde avec 6,2 mm. Ses testicules représentent 22,6 % de la longueur de son corps (Pietsch 2005). Le fait que ces minuscules poissons parviennent à localiser chimiquement une femelle dans les profondeurs de l’océan et à s’y accrocher est stupéfiant.
Pietsch (2005)